L'épaisseur du présent, 2022, verre, un grain de sable, 20 x 8 cm
La somme constitue le tout, 2022, béton, géodes de quartz, 18 x 18 cm
Attraction, 2022, marbre, eau, 3,2 x 4,5 cm
Le Tiremètre, 2022, métal, élastique, encre, 100 cm
Tiremètre étalon (série), 2022, Polaroïd, 9 x 11 cm
De tout, il ne restera pas grand-chose, 2021, cheveux, mécanisme d'horlogerie, PVC, verre cloche, 30 x 30 x 45 cm
Nothing dies out when everything disappears, 2021, miroir, traitement anti-buée, ø 40 cm
Pièces à vivre, 2020, papier toilette double épaisseur, encre, 21 x 21 cm
L'étendue du palpable, 2018 (détail), verre, 205 x 2,7 cm
Le bruit des mondes, 2018, tourne-disque, vinyle, casque, micro, raspberry-pi, carte SD, carte son, 42 x 35 x 9 cm
No Where Now Here, 2018, faïence émaillée, caches électrodes, câbles, transformateur, 41,5 x 113,5 cm
X m3 d’air n°1, 2018, marbre blanc, 26 x 40 x 25 cm
X m3 d’air n°2, 2018, pierre, 21 x 37 x 32 cm
X m3 d’air n°3, 2018, pierre, 28 x 22 x 21 cm
X m3 d’air n°4, 2018, albâtre, 24 x 36 x 22 cm
Daydream, 2018, TV LED, routeur wifi, raspberry-pi, moteur, hélice, capteur revp, caméra V2, NodeMCU, transmetteur vidéo, récepteur vidéo, 120 x 60 cm
Champs de force, 2016, verre, béton, dimensions variables. Vue d'exposition "L'ensemble des circonstances", CNEAI, Chatou, France
Les Secondes devenant des millénaires, 2016, marbre de Carrare, 24 x 24 x 4 cm
Terre Vierge, 2017, plastique, sel, sulfate de cuivre, zinc, 26 cm x 17 cm x 7 cm
Spirare, 2017, miroir, traitement anti-buée, 45 x 27 cm
Belle Haleine, 2016, miroir, métal, traitement anti-buée, 34,5 x 17 x 15 cm
L'ordre des choses, 2015, béton, fer à béton, 20 x 20 x 180 cm, 20 x 20 x 230 cm, 20 x 20 x 210 cm
Le minuit des mondes, 2015, cristal noir, traitement anti-buée, 44 x 30 x 5 cm
Tension de sol, 2015, marbre vert, polystyrène, soufflante, tuyau, tourbe, 70 x 85 x 65 cm
Verre soufflé, 2015, verre, socle en acier, 112,5 x 187 cm
L'espace d'un instant, 2016, fonte de fer, 12,5 x 12 x 11 cm
Dans la mesure du saisissable (tentative n°7), 2015, béton, cire métal, dimensions variables
L'épaisseur de l'air (Chaque respiration est une oeuvre qui n'est inscrite nulle part) (détail), 2015, miroir, traitement anti-buée, 100 x 60 cm
And If Nothing Had Ever Been...(détail), 2014, miroir, traitement anti-buée, Ø 40 cm
La chute des corps, 2015, verre, dimensions variables
Poids et mesures, 2014, verre, Ø 6 x 35 cm
La fabrique des courants d'air, 2014, ventilateur, fils, poulies, plombs, dimensions variables
Et soudain le réel vacille, 2013, Verre, eau, Ø 7 x 27 cm
L’œuvre de toute une vie, 2013, poussière, marbre, 100 x 51 cm
La somme des possibles, 2013, acier doux, 25 x 25 x 25 cm
La part d'infini, 2010-2012, grès, dimensions variables
La part de l'infini, 2010-2012, grès, dimensions variables (détail)
A l'aplomb des hauteurs, 2012, fil, poussière, 9 x 4 cm
44,96 m2, 2011, installation.
Mobile de poussière, 2010, poussière, fil, plexiglas, dimensions variables (detail)
VIDEOS
La fabrique des courants d’air
2014, installation, ventilateurs, éléments de skateboard, corde, plomb, poulies, dimensions variables
(Production Eternal Network)
(vidéo documentaire de l'installation)
Comme la magie traverse insidieusement l’ensemble du travail de Jean-Baptiste Caron, il cède ici à montrer un trucage qui devient lui-même l’objet artistique : puisque les souffles engendrés par les ventilateurs ne parviennent pas à créer un vrai courant d’air, l’artiste utilise le mécanisme qui les fait pivoter pour simuler le battement des fenêtres. Ventilateurs, vantaux, fils, plombs, roues de skateboard, tout se met en action et déploie la chorégraphie d’un mécanisme empirique qui entend rivaliser avec le vent « réel » venant de l’extérieur. C’est toute une mise en scène poético-absurde du vide qui, malgré les grosses ficelles, nous laisse contemplatifs. Éric Foucault
Les œuvres de Jean-Baptiste Caron nous offrent souvent un sentiment ambivalent. A chaque fois de légères perturbations alimentent notre imaginaire. On se retrouve – sans même s’en rendre compte – à évoluer dans un univers suspendu. Les déclencheurs de ce basculement proviennent de jeux avec la gravité, l’immatérialité, l’optique… Basculement alors qu’il semble délicat de se frayer un chemin. Des boules de béton sont ainsi coincées dans les alvéoles de sphères pourtant si transparentes ; nous expirons un peu de nous sans être happés par les miroirs ; la matière a été creusée sans avoir été transpercée… Si l’idée de passage est bien présente il s’agit plus ici d’évoquer des circulations. Alors que nous butons sur les accès envisagés, notre regard et notre esprit bifurquent pour parcourir les mouvements interceptés par diverses matières. En captant ces différents mouvements (suspendu, dévié, sous-entendu, imprimé, figé, etc.), l’artiste nous donne à voir différents états qu’il s’agisse de transformation, de gravité, d’équilibre / déséquilibre, de presque rien. En captant ces différents mouvements: suspendu, dévié, sous-entendu, imprimé, figé, etc. Il nous donne à voir le Temps. Nous nous retrouvons à faire l’expérience du temps qui est, qui passe ou qui est passé. Certaines oeuvres ne donnent aucun indice sur la faisabilité de leur condition puis à l’inverse chez d’autres on peut, par esprit de déduction, visualiser les gestes qui ont été nécessaires à la production de la forme. Ce temps propice à la réalisation de l’oeuvre est ici stoppé puis figé au point d’en imprégner l’oeuvre. Parfois il nous est aussi donné à voir le temps qui s’étire. Il est ainsi décortiqué dans ces moindres détails. C’est ainsi que des secondes deviennent des millénaires, qu’une sphère ne prend jamais son envol, que des matières se liquéfient, se ramollissent sans pour autant passer au stade suivant. Un carottage du temps se déploie sous nos yeux. Nous avons également le temps suspendu à la limite du vacillant, nous faisant appréhender le moindre claquement de doigt pouvant tout ramener dans le cours du temps. Si tel était le cas des chutes seraient à envisager. Alors que Sisyphe s’est vu condamné à faire rouler éternellement un rocher sur une colline qui – avant d’en atteindre le sommet – en redescend à chaque fois, Jean-Baptiste Caron suspend un instant cette boucle infernale. Nous laissant ainsi dans la crainte d’une chute ou d’un envol pouvant arriver à chaque moment. D’autre fois, l’artiste nous accorde brièvement la possibilité de voir l’œuvre dans son entièreté. Le temps nous file entre les doigts. Aucune possibilité nous est offerte pour le figer. L’oeuvre nous est révélée dans un souffle aussi éphémère qu’impalpable. Plus récemment nous découvrons le temps décalé. Nous pouvons re-voir ou ré-entendre ce qui a eu lieu ici même, là où nous nous trouvons. Il nous est également signifié que notre présence n’est pas sans conséquence dans l’ordre des choses. Plus Jean-Baptiste Caron nous donne à voir plus les règles de la logique semblent s’effacer nous laissant croire à la seule action de la magie. Effacement pour mieux (dé)voiler ce qui est donné à voir. L’artiste agit moins dans un geste démiurgique que dans un acte révélateur. Il se trouve finalement être un passeur offrant la possibilité au regardeur de devenir actif. Passeur révélateur non sans une pointe d’humour car il vient jouer avec le Temps. Il le perturbe, nous perturbe au point que l’on se demande ce qui est illusion et ce qui ne l’est pas.
Leïla Simon
Mécanique du vivant
2012, béton, polystyrène, pvc, vidéo
(vidéo associée à l'oeuvre)
Le volume sphérique de Mécanique du vivant n’a pas le comportement auquel on s’attend. Au lieu de rouler en ligne droite, il prend une trajectoire inattendue qui finit en spirale. La spirale, l’une des formes les plus répandues dans la nature, symbolise aussi pour l’artiste la conquête de son propre centre de gravité. Où se trouve le point d’équilibre, le centre d’inertie ? La courbe obtenue, proche d’une spirale de Fibonacci, dite aussi spirale d’or, est virtuellement sans limite. Nathalie Desmet
Il est plus facile de faire tomber une pierre que de la lancer en l’air
2007, vidéo 3’12
Cette œuvre est une des premières vidéos que Jean-Baptiste a réalisé au début de ses études d’arts plastiques. On peut y déceler les prémisses de certaines problématiques qui sont en jeux dans son travail et qu’il s’est appliqué à développer depuis.
La gravité, fait partie intégrante des thèmes inhérents au travail de Jean-Baptiste Caron, la question de la chute comme celle de l'ascension. Il aime jouer avec nos perceptions, remettre en cause notre rapport aux sens. Il sème le trouble aux seins de nos certitudes, bouleverse nos repères spatio- temporel. Au travers de cette œuvre, il est question de nous libérer de notre ordinaire, de nous libérer de cette force qui s'exerce sur nous en permanence et conditionne nos vies, jusqu’à la construction du réel, sa remise en cause, son absence.