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« Ellande Jaureguiberry pratique le dessin et la céramique depuis ses études à l’École supérieure d’arts et médias de Caen, dont il sort diplômé en 2016. Il y a d’un côté un temps long du dessin - « gratter le papier » avec les crayons de couleur, construire et composer sur la feuille – et l’économie de moyens, et de l’autre, le temps plus « rapide » de la céramique et les contraintes de production. L’artiste trouve son équilibre de cette façon. Si chaque médium existe par lui-même, dessin et céramique dialoguent entre eux lors d’expositions. [...] Les boudins de céramique constituent également les motifs récurrents de ses œuvres sur papier. Les fruits, les fleurs, les branches et certaines parties du corps humain – langues, torse, oreilles, mains, etc.–, dessinés avec une précision et un souci du détail qui caractérisent le travail de l’artiste né en 1985, apparaissent régulièrement. “Je regarde beaucoup de planches anatomiques des années 1950. Leurs couleurs, leur papier, leurs illustrations qui tirent parfois l’abstraction m’inspirent” explique-t-il. Les dessins d’Ellande Jaureguiberry, notamment présentés au Salon de Montrouge en 2019, mêlent le minéral, le botanique et l’organique. Chargés de symboles sexuels, ils évoquent des systèmes reproductifs, des chemins de vie. Ils multiplient aussi les jeux de cadre et de plan, ainsi que les trompe-l’œil. Depuis peu, l’artiste regarde en arrière, fait le bilan : “Je reviens aujourd’hui à des fonds vaporeux et un peu troubles, comme ceux de mes premiers dessins en noir et blanc. Mais cette fois, ils sont colorés. C’est une suite logique.” »

Barbara Soyer dans L’art contemporain, 80 artistes, paru en octobre 2022 aux éditions Pyramyd (Paris).

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