Pendant cette période de confinement, nous vous proposons toutes les semaines une section "living room" dans laquelle vous pourrez visionner sans bouger de votre salon une sélection de vidéos d'artistes.
Cette fois-ci c'est au tour de Jean-Baptiste Caron qui nous présente une sélection de vidéos dont certaines montrant la mise en mouvement de ses œuvres.
"Plus Jean-Baptiste Caron nous donne à voir plus les règles de la logique semblent s’effacer nous laissant croire à la seule action de la magie. Effacement pour mieux (dé)voiler ce qui est donné à voir. L’artiste agit moins dans un geste démiurgique que dans un acte révélateur. Il se trouve finalement être un passeur offrant la possibilité au regardeur de devenir actif. Passeur révélateur non sans une pointe d’humour car il vient jouer avec le Temps. Il le perturbe, nous perturbe au point que l’on se demande ce qui est illusion et ce qui ne l’est pas." Leïla Simon
La fabrique des courants d’air
2014, installation, ventilateurs, éléments de skateboard, corde, plomb, poulies, dimensions variables
(Production Eternal Network)
(vidéo documentaire de l'installation)
Comme la magie traverse insidieusement l’ensemble du travail de Jean-Baptiste Caron, il cède ici à montrer un trucage qui devient lui-même l’objet artistique : puisque les souffles engendrés par les ventilateurs ne parviennent pas à créer un vrai courant d’air, l’artiste utilise le mécanisme qui les fait pivoter pour simuler le battement des fenêtres. Ventilateurs, vantaux, fils, plombs, roues de skateboard, tout se met en action et déploie la chorégraphie d’un mécanisme empirique qui entend rivaliser avec le vent « réel » venant de l’extérieur. C’est toute une mise en scène poético-absurde du vide qui, malgré les grosses ficelles, nous laisse contemplatifs. Éric Foucault
Mécanique du vivant
2012, béton, polystyrène, pvc, vidéo
(vidéo associée à l'oeuvre)
Le volume sphérique de Mécanique du vivant n’a pas le comportement auquel on s’attend. Au lieu de rouler en ligne droite, il prend une trajectoire inattendue qui finit en spirale. La spirale, l’une des formes les plus répandues dans la nature, symbolise aussi pour l’artiste la conquête de son propre centre de gravité. Où se trouve le point d’équilibre, le centre d’inertie ? La courbe obtenue, proche d’une spirale de Fibonacci, dite aussi spirale d’or, est virtuellement sans limite. Nathalie Desmet
Il est plus facile de faire tomber une pierre que de la lancer en l’air
2007, vidéo 3’12
Cette œuvre est une des premières vidéos que Jean-Baptiste a réalisé au début de ses études d’arts plastiques. On peut y déceler les prémisses de certaines problématiques qui sont en jeux dans son travail et qu’il s’est appliqué à développer depuis.
La gravité, fait partie intégrante des thèmes inhérents au travail de Jean-Baptiste Caron, la question de la chute comme celle de l'ascension. Il aime jouer avec nos perceptions, remettre en cause notre rapport aux sens. Il sème le trouble aux seins de nos certitudes, bouleverse nos repères spatio- temporel. Au travers de cette œuvre, il est question de nous libérer de notre ordinaire, de nous libérer de cette force qui s'exerce sur nous en permanence et conditionne nos vies, jusqu’à la construction du réel, sa remise en cause, son absence.
Spectre
2018, vidéo, 15 mn
L’étendue d’un spectre lumineux capturé dans une salle d’exposition vide est rejouée en vidéo. Les variations de couleurs et les alternances de blanc présenté au travers de ce dispositif évoquent des phénomènes invisibles à l’oeil nu. Théo-Mario Coppola