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Pendant cette période de confinement, nous vous proposerons toutes les semaines une section "living room" dans laquelle vous pourrez visionner sans bouger de votre salon une sélection de vidéos d'artistes.
Cette semaine, nous vous présentons une sélection de vidéos récentes de Claudia Larcher. Elles resteront accessibles pendant une semaine, jusqu'au 30 avril.

"L’Espace comme objet explicite des Arts plastiques intervient d’emblée deux fois dans les travaux
de Claudia Larcher. D’abord comme réflexion sur la perception de l’Espace et par l’artiste et par les observateurs. Ensuite par la réflexion de l’artiste et les réflexions sur l’Architecture menées par d’autres. Un pareil Concevoir est en premier lieu est un Se-localiser intellectuel : au sein des stratégies artistiques d’autres, un Re-considérer. De là provient son propre travail qui se penche sur l’héritage artistique des Modernes et des Post-modernes, pour finalement déboucher dans des transformations numériques et, par-là, dans le Présent.

Claudia Larcher utilise de manière conséquente les méthodes et techniques des premiers Modernes et les transfère dans notre époque. L’artiste devient ainsi une sorte de compagne à travers le temps et associe son travail au répertoire de l’Histoire de l’Art de la Modernité. L’Espace devient Image, l’Image Espace. L’Expérience devient imagée, l’Image la base de la Connaissance et
de la Réflexion, et par-là celle d’une nouvelle expérience. Celle-ci est dans les travaux de Claudia Larcher à la fois sensuelle-corporelle et intellectuelle, et a ainsi le potentiel de relier Dedans et Dehors, Histoire et Présent, Souvenir et Action, Penser et Sentir. "(Verena Konrad )

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Collapsing Mies
2019, vidéo animation, 7 min, Full HD, Stéréo
Musiique d'Alexander J. Eberhard

L’animation vidéo Collapsing Mies repose sur des vues photo- graphiques d’édifices de Mies van der Rohe : des détails des volumes intérieurs et des structures de grilles de façades tout entières font l’objet d’un montage par superposition et intrication.

Ces fragments sont très délicats, comme s’ils avaient été dégagés au scalpel de leur con- texte d’origine afin d’être conditionnés. Ils racontent l’histoire du rêve moderniste d’Efficience, de Transparence et d’Élégance en combinaison avec des détails narratifs – tels le siège Barcelona ou encore un mur d’onyx rougeoyant. Ce n’est pas la caméra et avec elle les observateurs qui se déplacent dans des pièces fermement agencées, mais ce sont bien les éléments de construction isolés qui se meuvent. Ils
se tournent lentement sur leur propres axes, rentrent l’un dans l’autre, se multiplient.

Dans cette vidéo, comme dans la série Mies, Claudia Larcher amorce une mutation complexe entre la bi- et la tridimensionnalité. À partir de reproductions bidimensionnelles d’une architecture réalisée, elle construit des espaces nouveaux qui ne suivent ni les règles de la Statique ni celles de l’Imitation de la Nature. Ses structures spatiales paradoxales obligent les observateurs à requestionner les éléments d’image un par un : se trouvent-ils « devant » ou « derrière »,
sont-il « dedans » ou « dehors », montrent-ils des petits détails ou bien des bâtiments entiers ?

Dramatis Personae

2019, vidéo, full HD, 4 min, stéréo

avec l'aimable soutien de One World Foundation, Sri Lanka 2019

Le film
Dramatis Personae, dans le cadre du projet face2face, montre des protraits avec huit masques emoji en bois sculpté.
Ces figures sont connues sur les réseaux sociaux comme Instagram, Facebook et WhatsApp. Elles sont utilisées pour étayer les déclarations, mais remplacent également les messages verbaux par des images et deviennent ainsi globalement compréhensibles. Habituellement, les émotions de ces images semblent être exagérées, comme pour l’emoji le plus couramment utilisé dans le monde "visage avec larmes de joie" Unicode U + 1F602. Ces masques ont été créés en novembre 2019 dans le cadre du programme Artist in Residence en coopération avec la Fondation One World au Sri Lanka. Le village d'Ambalangoda sur la côte sud-ouest du pays est célèbre pour ses sculpteurs de masques cinghalais. À l'origine, les masques étaient utilisés par la population lors des rituels de danse pour chasser les démons maléfiques. Les huit masques en bois Emoji ont été réalisés sur place par l'artiste Claudia Larcher. Le film montre des portraits d'employés, de résidents et d'invités de la Fondation One World. Les protagonistes portent les masques emoji qui cachent leur identité mais décrivent un état émotionnel, comme triste, heureux, neutre, pleurant, faisant un clin de œil, etc. A travers son portrait masqué, la personne est «protégée» d'une part mais son état émotionnel est également masqué. De plus, les hiérarchies se dissolvent en portant ces masques lorsque le jardinier est assimilé aux clients de l'hôtel. Le passé colonial du Sri Lanka joue également un rôle dans la réception des photos. Le transfert de l'outil numérique "Emoji" dans l'espace réel crée d'abord une irritation, peut-être un sourire, mais au second coup d'œil il vise à questionner des thèmes tels que l'identité et la représentation dans l'espace numérique ainsi que nos rôles au quotidien.

ORE

2018, vidéo animation, 16:9, full HD, 6 min, stéréo

L’animation vidéo Ore est un travelling diagonal ininterrompu. Au début, rien n’est clair de ce qu’il sera donné à voir. Un relief inégal et cristallin dans des tons de brun défile pour l’observateur sous une tendre couche de nuages. À défaut d’échelle, le regard se perd dans des formes abstraites. Et peu à peu émergent des détails qui suggèrent qu’il s’agit de vues aériennes de reliefs, où maisons et routes deviennent décelables. Sans montage aucun, le paysage se transforme à vue d’œil, et les traces de l’activité minière apparaissent ostensiblement. S’en- chaine le passage entre espace extérieur et espace intérieur. Soudainement, les spectateurs se retrouvent dans un labyrinthe caverneux qui n’est que partiellement éclairé par des faisceaux de lampes de poche. On se perd de plus en plus dans l’obscurité, et le film s’achève dans le noir. La bande son de l’animation consiste en des coups métalliques, qui ont clairement une origine humaine. Le martelage sourd sur des métaux différents produit un rythme imprécis et mou, et contraste en cela avec les mouvements totalement réguliers des animations numériques. Avec une technique de collage tout à fait choisie, l’artiste fait une grande fresque, un tableau qui est le produit d’un montage de photos et de vidéos de sites miniers. Claudia Larcher montre de manière impressionnante avec son vocabulaire artistique la force avec laquelle l’Homme intervient dans le paysage alpin. Son travail est en ce sens documentaire, et tout à la fois esthétique et artificiel.

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