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#83

Nicolas Boulard
MONDE ACTUEL
03/11/2024 - 21/12/2024
exposition personnelle
vernissage dimanche 03/11/2024

14h - 19h
 

 

Où en est-on avec le Monde Actuel ? La question est déroutante, tout autant que la réponse plastique apportée dans cette première exposition de l’artiste à 22,48 m².

« Le Monde Actuel est un paradoxe », lit-on : « le Monde Actuel est un processus en cours, un espace qui en contient d’autres, une mécanique organique qui ne s’arrête pas ». Voilà une première piste de réflexion, pour des œuvres empruntant très librement leur vocabulaire à l’histoire du Minimalisme, à partir de matières vivantes issues de fermentation.

Le Monde Actuel est un espace de vie, un territoire moléculaire de rencontres biologiques, ou encore un laboratoire en mouvement. Comme toute pensée, comme tout levain mental. La série des Pains prend cette idée au pied de la lettre : pour réaliser ces œuvres sculpturales murales, Nicolas Boulard prend pour motif des tranches de pain réel, qu’il agrandit démesurément pour mieux saisir leur mouvement cellulaire et leur processus de fabrication. Plusieurs couches de bois de peuplier évidées à la main sont alors nécessaires, afin de révéler toutes les cavités, toutes les déclivités, et obtenir cette géographie dynamique. Il s’agit de s’appuyer sur Albert Einstein qui n’a pas hésité non plus, afin d’expliquer sa théorie de la relativité, à prendre pour modèle un pain entier que l’on découpe en tranches : le pain, c’est l’espace, la découpe, c’est le temps.

Autour de vous, les formes sont donc vivantes. Tout comme le papier-peint Stilton, reprenant le motif paysager d’un morceau de fromage anglais à pâte persillée. De même, les tapisseries de la série Penicillium, réalisées au moyen de cinq couches de feutre naturel, donnent à voir le saisissement instantané d’une véritable bataille organique : l’ensemencement fongique de la masse laitière par du pénicillium, à l’origine de la création du Roquefort. Le champignon se développera, formant un all-over en décomposition, du blanc au bleu, ici arrêté dans son développement même par la coupe longitudinale.

L’utilisation du feutre pure laine prédispose bien sûr à placer ces œuvres dans le sillage de Robert Morris (dans son rapport à l’Informe), ou de Joseph Beuys (pour les propriétés naturelles, intrinsèques du matériau). Il y a du Matisse aussi, pour la découpe ; il y a du Klein, pour l’évidement. Mais, c’est surtout au cycle des Nymphéas que Nicolas Boulard pense, œuvre ultime de Claude Monet peint en grande partie pendant la première guerre mondiale. Que se cache-t-il sous l’apparent calme des nénuphars flottants ? L’œil cherchera la réponse aux mystères de cette actualité-là en se perdant parmi ces incisions, ces failles, ces apparitions. Et il faudra aussi apprendre à jouer du trompe l’œil avec l’histoire de l’art : Giverny devenu morceau de paysage au sens propre, tout comme Soleil levant prélèvement et capture de la surface de la mer du Havre.

Un blouson de cuir, porté par un mannequin au corps absent, en porte désormais la marque - Monde Actuel : anagramme parfaite de Claude Monet.

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