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#81

Liddy Scheffknecht
NOW
Solo show
24/05– 13/07/2024
Vernissage dimanche 26/05/2024, 14h - 19h

 

NOW. L’invitation de Liddy Scheffknecht à vivre hic et nunc (ici et maintenant) se traduit par une manipulation de la lumière solaire qui lui permet de créer des formes à la fois simples et délicates. Les œuvres de cette artiste ne font pas l’éloge de la rapidité ; au contraire, elles proposent de se laisser pénétrer par le moment présent qui s’écoule en portant l’attention du public sur les effets de la rotation terrestre. Liddy Scheffknecht produit ainsi des effets illusionnistes saisissants, bien que non démonstratifs, qui perturbent nos sens. Les séries photographiques Untitled (kerria japonica pleniflora) et sunpan, ou encore la vidéo wipeout, enregistrent ainsi ces instants où l’artiste utilise la lumière naturelle, grâce à un système de découpe apposé sur une vitre, afin de produire des jeux d’optique. On se demande alors : « s’agit-il vraiment de la trace d’une éponge, est-ce bien l’ombre du vase ?… ».

Dans l’œuvre intitulée « - », l’artiste s’inspire de ce signe typographique pour créer une forme de rectangle évidé collé sur une vitre. La lumière ne passe que dans ce rectangle, qui est ensuite redessiné par l’artiste toutes les sept minutes sur un papier disposé au sol. En fonction de la position du soleil, cette forme se déplace sur le papier, créant ainsi des superpositions géométriques. Les traits renvoient à une période de temps (ici, une matinée), constituée d’intervalles ou pauses, et constituent une trace des mouvements solaires. En mettant à jour l’écriture de la lumière, l’artiste révèle ce pacte invisible entre le ciel et la terre. Cela n’est pas sans rappeler le concept japonais de ma qui investit ce qui existe entre les choses : « Le ma est un intervalle espace-temps, une transition, une respiration, un entre-deux dont la fonction est de faire du lien (en), non de séparer. […] C’est un creux d’où surgit la forme, comme dans la parabole de Lao-tseu selon laquelle un vase serait inutile si le potier, en tournant l’argile, ne l’évidait pas en son centre. » (Serge Bramly, La Transparence et le Reflet). Ainsi, la ligne ne sert pas seulement à dessiner les contours d’une chose, elle existe en elle-même et dans son rapport aux autres lignes. Les productions de Liddy Scheffknecht discutent en ce sens volontiers les catégories et les typologies dans lesquelles on aimerait les classer, jouant entre matérialité et immatérialité notamment. Le voile léger qui débute l’exposition, habité du mot « now » traduit dans différentes langues, en est un exemple. La continuité du monde vivant se lit dans celle des matériaux qui semblent se fondre les uns dans les autres. Avec poésie, sculptant la lumière, l’artiste interroge puissamment notre rapport à l’image et, ainsi, notre rapport visuel au monde.

 

Camille Prunet

DOSSIER DE PRESSE​

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