Water & words, détail, série, 2016 - 2017, encre de Chine sur papier aquarelle, 63 x 81,5 cm chaque
Water & words, Série, 2016 - 2017, encre de Chine sur papier aquarelle, 63 x 81,5 cm chaque
Water & words [Flooding], 2017, encre de Chine sur papier aquarelle, 63 x 81,5 cm
Water & Words [Surrounded by Water #4], 2016, encre de Chine sur papier aquarelle, cadre rehaussé en chêne peint, verre museum anti-reflets et anti-uv, 63 x 81,5 cm
Water & Words [Future #1], 2016, encre de Chine sur papier aquarelle, cadre rehaussé en chêne peint, verre museum anti-reflets et anti-uv, 63 x 81,5 cm
Water & words [Present #1], 2016, encre de Chine sur papier aquarelle, 63 x 81,5 cm
Vue d'exposition
Crack propagation #1, détail, 2017, bronze, béton, 197 x 25 x 25 cm
Corail de terre #1 et #2, 2014, plâtre, polyester, #1 : 110 x 80 x 10 cm, #2 : 100 x 80 x 10 cm
#46
Exposition personnelle
Texte de Ann Hindry
14/09/2017 - 28/10/2017
Depuis son retour d’une résidence de six mois à New York, Thomas Tronel-Gauthier continue d’interroger le monde et la place qui nous y est donnée. Il en capte les multiples incidences physiques pour ensuite les extrapoler patiemment jusque dans le langage artistique qu’il privilégie pour nous les donner à voir et penser.
Thomas Tronel-Gauthier choisit de convoquer le monde et le rapport que nous entretenons avec lui en traitant l’infime de manière à nous renvoyer à la conscience, et/ou à la sensation, de l’infiniment grand. Ses dispositifs, complexes dans leur mise en œuvre et subtilement évocateurs dans leur état final, sont autant de rappels du lien que nous conservons avec l’habitat qui nous a faits. Comme ses illustres prédécesseurs du Land Art ou de l’Arte Povera, il intègre dans sa réflexion le fait que tout élément de la nature en mouvement - objet, forme, trace - est le produit hasardeux d’une conjonction de forces régies par l’ordre immuable de l’univers physique. Il partage aussi cette attention à l’impermanence qui pousse à la capter, la rationaliser par un langage organisé, celui des formes ou des mots.
Thomas Tronel-Gauthier n’intervient pas sur le cours des choses. Il en « extrait » un épisode dont il va reconstituer en atelier la dynamique, afin d’arriver à une métamorphose d’ordre plastique à l’échelle de sa pensée. De son patient et minutieux processus de création, il ne maîtrise la labilité que jusqu’à un certain point, celui où nature et culture se rejoignent. Il en préserve par là même le principe d’indétermination en même temps que la charge signifiante qu’il veut lui conférer. Il explore le « sens que peut apporter la matière à la forme » en utilisant l’un des procédés les plus immémoriaux qu’a utilisé l’homme pour marquer son habitat ou en extraire des excipients à l’identique : l’empreinte, le moulage. Le premier dialogue inscrit avec la réalité du monde. Il donne ainsi à voir autrement une instance familière, revisite l’interaction des deux éléments qui régissent la planète : la terre et la mer, le solide et le liquide.
Penser le monde, c’est aussi le parler, utiliser les mots, dans les titres et les annonces d’intention et, surtout, les mots dans l’œuvre, les mots comme partie intégrante de la démarche.