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#27

Lucie Le Bouder

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Exposition personnelle

Texte d'Umut Ungan

14/03/2014 -03/05/2014

“Ce sont des surfaces, mais à l’origine, il y a le point. Le point géométrique est le commencement de chacune de mes œuvres. Car même s’il est invisible, c’est lui qui donne naissance à la ligne."

Lucie Le Bouder

 

Pour sa deuxième exposition personnelle à 22,48 m², l’artiste française Lucie Le Bouder investit l’espace de la galerie avec ses sculptures et une peinture murale in situ qui constituent ses dernières recherches plastiques menées au sein de sa récente résidence à Montréal à la Fonderie Darling, ainsi qu'une série de dessins réalisés au cutter.

 

Les dessins de Lucie le Bouder semblent avoir pour point de départ la hachure, la base du dessin et de la gravure, et dont la répétition plus ou moins rapprochée ou croisée donne à voir des nuances qui détachent les figures et formes du fond sur lequel ces dernières prennent vie. En incisant par lignes régulières au cutter, l'artiste déplace et inverse le sens de cette technique en altérant le support papier couché sur chrome. Dans sa série Plans, s'ajoute à cette technique une contraction volontaire de l'espace tridimensionnel. L'artiste puise dans les plans architecturaux et superpose les différents niveaux qui composent un bâtiment. Elle déplace ainsi la forme bidimensionnelle initiale vers une autre, en décontextualisant les données architecturales qui deviennent la matière même de l'œuvre qui déjoue ainsi la planéité des surfaces.

 

Ce détournement du plan est également présent dans wall, peinture murale conçue pour 22,48 m². Sur les murs blancs se dessinent les lignes d'un corps géométrique suivant les points placés et reliés par l'artiste. Des mouvements croisés naissent des fragments qui sont peints selon différentes nuances de blanc, à peine perceptibles. Cela crée un effet de relief à une surface qui a priori se donne comme un simple support, prenant vie avec le regard du spectateur qui se déplace dans l'enceinte de la galerie.

 

Si l'artiste se soustrait à la planéité, elle cherche également à se soustraire de l'étendue. Ainsi les sculptures Pli en plaques de plâtre, pliées et repliées, sur les quelles elle pose des pans de papier de couleurs variées qui remanient la vue des objets présentés : comme des fragments muraux, elles semblent déjouer leurs épaisseurs, devenant des esquisses en volume.

 

Entre la peinture, la sculpture, le dessin et l'architecture, dans une logique déshiérarchisée Lucie Le Bouder fabrique ainsi ses œuvres dont le caractère abstrait semble gagner en intensité devant le travail minutieux de l'espace de la représentation. Les travaux de l'artiste française sont marqués autant par l’immédiateté du geste que par la durée : plus que des esquisses ou des recherches en cours, ils constituent une véritable pensée en mouvement pour une forme toujours à venir.


Umut Ungan

DOSSIER DE PRESSE

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